EXTRAIT SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (SRAT)- Février 2009.
Ressources Minières
Les résultats des recherches révèlent l’existence d’importantes réserves minérales, parmi lesquelles, l’on note :
- deux gisements de fer inventoriés dans les zones de Bafing Makana et de Djidian –Kéniéba, où les réserves sont estimées à plus d’un milliard de tonnes de minerais ;
- les travaux de prospection de l’uranium qui sont en cours dans le cercle de Kéniéba ;
- les gisements d’or des cercles de Kéniéba et de Kayes qui sont en exploitation moderne et traditionnelle : Sadiola, Yatéla, Loulo et Tabakoto ;
- des indices de phosphate, de diamant, de bauxite et bien d’autres minerais révélés à travers la région.
Métaux précieux
Le gisement d’or de Sadiola : est une propriété de la SEMOS SA, dont AngloGold Ashanti et IAMGOLD détiennent chacun 38% le Gouvernement du Mali 18% et la SFI 6%. La mine, gérée par AngloGold Ashanti, est située à 77 km au sud de la ville de Kayes. La minéralisation est associée aux roches birrimiennes. De 1996 à 2006, la mine de Sadiola a produit environ 162,5 tonnes d’or, essentiellement à ciel ouvert, des saprolites oxydées. Depuis 2002, le minerais sulfuré remplace petit à petit l’oxydé. Sadiolaemploie au total 1294 personnes. Sa production totale en 2006 s’élevait à 500000 onces, générant 304 millions de $us et un profit net de 39,17 millions de $us. Sadiola est programmée pour produire en moyenne 14 tonnes par an jusqu’à sa fermeture en 2011. L’étude de faisabilité pour l’exploitation souterraine a débuté en 2007.
Gisement d’or de Yatéla: Angol Gold Ashanti et IAMGOLD détiennent chacun 40% et le Gouvernement du Mali, 20% de cette mine située à environ 25 km au nord de Sadiola et 50 km au sud de la ville de Kayes. La minéralisation, associée aux méta-carbonates du Birrimien plonge quasi verticalement. Yatéla emploie au total 878 personnes. Elle a produit 352000 onces en 2006 (environ 11 tonnes d’or), générant un profit brut ajusté de 44 millions $us. Sa production cumulée est de 48,180 tonnes depuis sa mise en production en 2001.Elle produira encore 5 à 6 tonnes par an jusqu’à sa fermeture prévue en 2010.
Gisement d’or de Loulo: est une propriété de la SOMILO, dont Rand gold Ressources détient 80% et l’Etat malien 20%. Il est situé à la frontière Mali- Sénégal au bord de la Falémé. Il se trouve à 350 km à l’ouest de Bamako et 220 km au sud de Kayes. Le gisement est associé aux roches Birrimiennes de Kéniéba-Kédougou qui abritent également les gisements de Gara (Loulo 0), Yalea, Sadiola, Segala, Tabakoto au Mali et Sabodala au Sénégal. Loulo est entré en production officiellement le 12 Novembre 2005. Il emploie au total 1345 personnes et a produit 241575 onces (environ 8 tonnes) d’or en 2006 à partir des quatre sites de Yalea, Gara, P125 et P129. Les ressources de la mine s’élevaient en 2007 à 6,8 millions d’onces (soit 219 tonnes) d’or. Le site de Yalea produira pendant 18 ans et celui de Gara (Loulo 0) pendant 13 ans.
La mine de Loulo, selon ses comptes annuels a généré 136,8 millions de $us comme revenus de vente d’or en 2006 et réalisé un profit net de 25,3 millions de $us.
Gisement d’or de Tabakoto-Fougala: appartient à 80% à la société canadienne Nevsun ressources Ltd. L’État y détient 20 % des actions. L’estimation des ressources effectuée par Snowden Mining Industry Consultants s’est révélée erronée. La teneur moyenne de 5,4 g/tonne et la production initiale de 3,2 tonnes/an, annoncées à l’ouverture de la mine en Mars 2006 n’ont jamais été atteintes. Tabakoto qui employait 450 nationaux et 38 expatriés a été mis en « care & maintenance » et les parts de NEVSUN furent cédées, en même temps que Ségala, à une société junior Avion Resources Corp. qui prévoie de reprendre l’étude de faisabilité pour une exploitation conjointe de Tabakoto et Ségala.
Le gisement d’or de Ségala est contigu à la mine de Tabakoto et appartenait également à 80% à Nevsun avant sa cession récente à Avion Resources. L’État malien y détient 20%. L’estimation des ressources effectuée par Snowden Mining Industry Consultants est en cours de réévaluation par Avion Ressources pour une exploitation conjointe avec la Mine de Tabakoto.
Autres indices d’or:
Plusieurs autres Gisements sont en cours d’évaluation dans les fenêtres birrimiennes de Kayes et de Kéniéba. Kayes est le siège d’une intense activité d’exploration par des opérateurs privés étrangers et nationaux. Elle abrite également une intense activité d’exploitation artisanale de l’or à Baboto, Médinandi, Sitakily, Dialafara, Sadiola, … Des couloirs d’orpaillage y sont consacrés (Voir carte des titres miniers)
Pierres précieuses et semi-précieuses
Les indices de diamant sont liés à la province kimberlitique de Kéniéba qui couvre une superficie de 1100 km², regroupant les formations de la fenêtre birrimienne de Kéniéba et les grès de la falaise de la Tambaoura. L’exploration pour le diamant a commencé au milieu des années 1950 après la découverte d’un gros diamant de 137,5 carats dans un placer aurifère près de Kéniéba. De nouveaux diamants dont un de 98 carats, furent trouvés entre 1955 et 1959 par la DFMG autour des villages de Sansanto et Dioulafoundou. Plusieurs dizaines de macro- diamants, dont un de 232,7 carats, et plusieurs micro diamants ont été ensuite découverts dans les placers alluvionnaires et éluvionnaires par les orpailleurs et par les explorateurs de diamant. A ce jour, 27 pipes ont été découvertes à la fois dans les grès à l’est de la falaise de la Tambaoura et dans les schistes et pelites du Birrimien de la fenêtre de Kéniéba.
Grenat de Sandaré-Yélimane : Des grenats, souvent de qualité gemme, et l’épidote proviennent de grès fins blancs, de pelites, de siltites, de marnes et de calcaires d’âge Néoprotérozoïque du groupe de Nioro, exploités de façon artisanale à l’aide de puits d’orpailleurs à Sandaré, à 300 km au NW de Bamako. Le grossulaire (variété hessonite), l’andradite (variété mélanite) sont les variétés de grenats découvertes.
Une cartographie géologique et la prospection de Sandaré – Yélimanea été réalisée sur les reliquats du financement de l’Union Européenne pour le projet Sysmine. Ses conclusions ne sont pas intégrées dans ce diagnostic. D’autres indices de Grenats et épidotes sont répertoriés entre Kéniéba et Kassama.
Métaux ferreux et non ferreux
- Le potentiel enfer du bassin de Bafing-Bakoyeserait, selon les Russes (Glebov et Safronov, 1967), de l’ordre de 500 millions de tonnes. Mais les travaux d’exploration n’ont permis à ce jour de découvrir qu’un seul gros gisement, le gisement de Balé. Balé montre des teneurs variant entre 49,8 et 65,2 % Fe, à faible teneur en P (0,3 à 0,7%), S et alcalins.
- La majeure partie des gisements et indices de fer de la Falémé est située au Sénégal, le plus important étant le gisement de Koudérougou avec 300 millions de tonnes à 60% Fe. Seule l’extrémité Est de la zone affleure au Mali, là ou se trouve le gisement de Fer de Djidian-Kéniéba. Deux autres indices similaires sont connus dans le secteur : Bouloudissou et Tintiba.
- Les Gisements de Bauxites (Aluminium) s’étendent sur une bande d’une centaine de kilomètres de largeur depuis la frontière guinéenne jusqu’à une centaine de kilomètres à l’est du fleuve Niger. Les formations bauxitiques d’une dizaine de mètres de puissance affleurent sur deux plateaux à Faléa au sud de Kéniéba, Sitadina et Nanéfara, avec des réserves estimées à 138 millions de tonnes à 46,0 à 47,6 % Al2O3.
- Les indices decuivre sont localisés dans la partie Sud ouest du bassin de Taoudéni. Ce sont des minéralisations essentiellement stratiformes (à Faléa où on signale la présence d’argent natif et à Nioro), de type Kupferschiefer (à Gangontery et Yélimanè, Niami), ou de type red-bed (Kadiel-Pobi, Gangantan).
L’intérêt pour le potentiel en fer du Mali occidental et du Sénégal oriental était jusque là pondéré par l’existence des riches gisements de Mauritanie (Usine en cours d’extension) et celle des grands projets du mont Nimba où l’exploitation n’attendait, depuis 1997, que la fin des guerres civiles au Libéria et en Sierra Léone. Les teneurs en fer y sont sensiblement plus élevées (67% en moyenne) et les délais de livraison dans les ports européens sont de 7 à 8 jours.
Il en était de même pour la bauxite dont des stocks importants attendaient sur les quais au port de Conakry, une relance de la demande pour être chargés et expédiés.
Cependant les prix élevés et la forte demande de métaux, soutenus par la croissance dans les pays émergents ont attiré la Chine et l’Inde non seulement en Guinée mais aussi au Sénégal oriental. Leurs programmes d’investissement, comportant des infrastructures de désenclavement (routes, chemins de fer à grand diamètre et ports minéraliers) peuvent relancer l’intérêt des investisseurs pour les métaux pondéreux de la Région de Kayes (fer, bauxites, cuivre), surtout si des efforts complémentaires sont prévus côté malien pour saisir cette opportunité (PST, CSCRP, Coopération sous régionale, plans de développement coordonnés ou intégrés).
En effet, la Chine et l’Inde affichent une demande en métaux de plus en plus croissante qu’elles cherchent à satisfaire par une approche nouvelle intégrant l’exploitation minière et les infrastructures de désenclavement (Fer de Belinga au Gabon, Cuivre et Cobalt en RDC).
Combustibles solides
Indices d’uranium : Les travaux de levé radiométrique et les forages effectués par la COGEMA à Faléa, Kéniéba et Sitakily ont abouti à des indices d’uranium intéressants. La flambée actuelle des prix du pétrole a relancé l’intérêt des investisseurs pour les énergies fossiles dont l’uranium (son prix a triplé en Septembre 2004).
Roches et minéraux industriels
Calcaire et marbre : toute la zone de contact des calcaires du Groupe de Nioro avec les dolérites de Sandaré, allant de Bafoulabé à Diéma entre la latitude 13°N et la frontière nord du pays, est favorable à la découverte de Gisements de Calcaire et de Marbre. Le gisementdeSélinkégni (Société Stone.) renferme, à lui seul, entre 30 et 60 millions de tonnes de marbre de qualités diverses et de couleurs variées. Le marbre blanc de Sélinkégni a fait l’objet d’exploitation d’abord par la SONATRA, puis par la SOCIMA puis par Mali- Marbre et ensuite par IMACO SA pour alimenter son usine de granito à Bamako d’une capacité théorique de 7200 m² par an. Le gisement de Madibaya est le prolongement du gisement de Sélinkégni à 15 km au Sud. Avec des réserves estimées à 3 million de tonnes.
Les réserves de calcaires encore exploitables à Gangonterysont de l’ordre de 14 millions de tonnes et les ressources additionnelles acceptables pour la fabrication du Ciment Portland y sont estimées entre 20 et 40 millions de tonnes. Les calcaires sont marmorisés au contact des dolérites jurassiques.
Un indice detitanea été reconnu à Bafoulabe près de Madibaya, sous forme de placer dans les sables de la rivière Ketiouko. L’analyse d’échantillons de concentré a donné des teneurs en ilménite de 140 à 170 kg par tonne (DNGM 1973). Un autre indice est connu au nord de Yatéla.
La présence decassitérite dans les sables noirs de la Falémé est rapportée par la Cie des Mines de la Falémé ainsi que les indices de cassitérite associés au massif granitique de Saraya.
Le principal indice debarytinestratiforme est celui de Dinguira-Logo. Les réserves sont évaluées à 52000 tonnes de Ba. À proximité, sont signalés les indices de Faguené, de Fanga, de Karaya et de Galadia. Les indices de Koulombo, le long du chemin fer, les indices de Nahaly, de Bangassi, de Gounsella, de Melgué au NW de Kayes, de Tissi et de Yelimané, de Toukoto sont tous situés au même niveau stratigraphique dans la tillite de Koniakari. Deux filons debarytine de 0,8 à 2 m d’épaisseur par 40 à 50 m de longueur affleurent à 4 km au nord de Kourouninkoto et à 8 km au NW de Faréna, au nord de Kita (d’après Bournat, 1960). Il s’agit d’une barytine blanche, très pure.
Il convient de signaler également les schistes ardoisés de Yéréré (Cercle de Nioro) et les calcédoines de Youri (Cercle de Nioro).